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Des datas dans nos assiettes

mardi 23 novembre 2021

 

Quel lien entre la transparence alimentaire, l’offre d’un territoire et les données ? Une des réponses est la carte participative !

Nous avons demandé à Martin CAHEN (association Bellebouffe ) et Sarah MÜHLBERGER (Cheffe de projet - Projet alimentaire territorial, Métropole de Lyon) de nous présenter le projet Open Data Alimentaire Territorial, incubé à Erasme,.

1. Pouvez-vous nous décrire le principe et l’objectif de Open Data Alimentaire territorial ?

Ce projet s’inscrit dans le prolongement du projet de carte participative « Manger local à sur la Métropole de Lyon durant COVID » des associations Bellebouffe et Zérodéchet Lyon, ainsi que de l’onglet « alimentation » de la plateforme aide-covid proposé par la Métropole de Lyon pendant le confinement.

Son objectif est de permettre à tous les habitant d’avoir une vision générale de l’offre alimentaire responsable de leur territoire, de contribuer à la transparence alimentaire locale et de valoriser les acteurs économiques proposants des produits locaux et responsables
Il s’agit de faire de la Métropole de Lyon une collectivité se dotant d’outils favorisant la résilience alimentaire et d’engager concrètement le développement de l’open data alimentaire sur le territoire de la Métropole de Lyon,

2. Quelles types de données dois-tu récolter et traiter dans ton projet ? Peux-tu nous donner des exemples ?

Nous récoltons des données liées aux emplacements et à la nature des producteurs/revendeurs présents sur les marchés, aux emplacements des épiceries sociales et solidaires, des AMAP, des magasins de producteurs. A chaque fois, nous ajoutons des données d’horaires, de type d’aliments proposés, si la nourriture qu’ils proposent est labélisée Bio LVED, HVE,... l’origine des produits. Cet outil pourrait progressivement être élargi aux restaurants ou à d’autres types d’offre.

3. En quoi la donnée peut représenter un enjeu concret pour améliorer l’accès et la diffusion d’une alimentation locale et responsable ?

Côté habitant, l’accès à ce genre d’information en brut (données) ou sous forme de service (cartographie) permet de connaitre les alternatives pour s’approvisionner localement en produits frais et sains en bas de chez soi et de s’émanciper de la « malbouffe ».

Coté acteurs économiques du territoire, cette mise en valeur peut contribuer à développer la demande et la structuration des filières locales.
Coté collectivité, en connaissant mieux son territoire, on est plus à même de développer des politiques publiques répondant à des réels besoins territoriaux.

L’offre est aujourd’hui très riche mais inégalement répartie sur le territoire et certains quartiers de la Métropole peuvent être qualifiés de véritables « déserts alimentaires ». Avoir une vision d’ensemble et objective permettra à la collectivité de territorialiser ses soutiens au développement d’offres complémentaires.

L’ouverture et la diffusion des données permettent de développer une connaissance plus fine du territoire et des initiatives qui y sont portées.
Le projet ODAT a pour objet d’explorer le potentiel de l’open data lié à l’alimentation territoriale. Il s’agit d’anticiper les usages des individus et de la collectivité s’ils disposaient d’un ensemble de données exploitables liées à l’alimentation. Évolution des comportements d’achats, meilleure compréhension du système alimentaire, prises de décisions, orientations des politiques publiques, réponse aux besoins territoriaux…

4. Ce projet est basé sur le crowdsourcing citoyen. Peux-tu expliquer ce concept ? Quelle est sa particularité dans la récolte des données et comment va-t-il progressivement se déployer ?

L’idée est de proposer un outil cartographique participatif, car les habitants sont les premiers acteurs de leur alimentation ! Le crowdsourcing de données est une forme de contribution à la mise en ligne de données par un ensemble de personnes. Chaque habitant pourra ainsi contribuer à la mise à jour d’une base de données ouverte sans condition. Aucun compte, mail, justificatif ne sera demandé pour réaliser cette contribution. Nous allons récupérer les données via des formulaires hébergés sous PUBLIK (plate-forme libre et modulaire, destinée aux citoyens et aux services de l’administration publique pour simplifier leurs interactions). Nous optons pour une faible modération grâce à un système de formulaire à choix multiple qui empêche les contributeurs d’ajouter des informations inappropriées. Nous imaginons également des temps d’animation permettant de compléter collectivement la carte sur un type d’offre ou un secteur particulier lors d’un rendez-vous convivial.

Documents :

par David Parent